Firefox, trop cher ...

"Firefox coûte trop cher."

Surpris ? C'est en tout cas le sens de la réponse[1] donnée par Hillary Clinton et Patrick Kennedy à un fonctionnaire récemment arrivé au Département d'État (DoS). Ce dernier faisait remarquer que Firefox était massivement utilisé dans son ancien service (le NGA) pour sa meilleure sécurité et s'étonnait de ne pas en disposer dans son nouveau poste.

Outre les applaudissements de soutien des autres fonctionnaires à cette suggestion, et les rires provoqués par la réponse, il reste que l'explication avancée tient la route : "Rien n'est jamais gratuit.". Le surcoût inhérent au déploiement et à l'administration d'un logiciel supplémentaire dans une organisation de la taille du Département d'État n'est pas nul, même si le logiciel en lui même n'a pas de coût de licence. Ce n'est pas la première fois qu'il faut rappeler cette réalité; oui, l'usage de l'Open Source à un coût non nul. C'est ailleurs et autrement qu'il se révèle économiquement rentable.

En ce qui me concerne, c'est une autre phrase prononcée par Hillary Clinton qui a attiré mon attention :

When the White House was putting together the stimulus package, we were able to get money that would be spent in the United States, which was the priority [...]

Elle rappelle que l'argent débloqué par la Maison Blanche pour la relance de l'économie devait, en priorité, être dépensé dans les États Unis.

Dans le cas des États Unis, les charges d'administration des systèmes aussi bien que les licences payées à Microsoft répondent toutes deux à cette contrainte. Il s'agit donc bien d'un surcoût, et aucune des deux dépenses n'étant plus politiquement correcte que l'autre, chercher à économiser sur l'un pour financer l'autre ne leur semble pas urgent.

Dans nos contrées, par contre, ce type de (sur)charges fait vivre l'économie locale et nationale, ce qui n'est pas le cas des licences. Rechercher, par l'usage de l'Open Source, à changer le bénéficiaire des coûts de fonctionnement des SI devrait être un objectif commun à toutes nos entreprises, avec l'État en première ligne, pour donner l'exemple.

Mais quand on voit le sort réservé au RGI, on peut craindre un grand manque de volonté sur ces questions.

Notes

[1] Ceux d'entre vous qui comprennent l'anglais peuvent retrouver la transcription de cet échange ici ou en voir la vidéo . C'est à 26'30 du début, et c'est savoureux.