Giada Cube N3

Ce dossier est dédié à l'installation, à la configuration et aux usages d'une petite machine de la catégorie des NetTop, le Giada Cube N3, également connue sous le nom de FunTwist Fiono 330, qui a été l'un des premiers basé sur le couple Atom 330 - nVidia ION et qui avait la particularité d'être vendu sans mémoire vive ni disque dur, et donc, sans OS à se faire rembourser.
Pour une simple présentation, lisez le billet que j'y ai consacré : "Petit, mais costaud !"

Commençons pas le commencement : il faut installer un OS dans la machine et pour cela, il faut soit disposer d'un lecteur de CD/DVD externe pouvant être raccordé en USB, soit disposer d'une clé USB bootable chargé avec l'image d'un CD/DVD d'installation. Une carte mémoire de type SD peut remplacer la clé USB (et même bien d'autres choses, nous le verrons plus tard).

  • Si vous disposez du premier, rien de plus simple, insérez le CD/DVD d'installation de votre distribution favorite[1], bootez dessus, et laissez vous guider.
  • Sinon, il va falloir fabriquer une clé USB bootable contenant la distribution de votre choix. Les utilisateurs d'Ubuntu peuvent facilement générer une telle clé depuis leur distribution habituelle, si vous en connaissez un, n'hésitez pas à le lui demander. Le mode opératoire est disponible sur le site Ubuntu.fr.

Dans les deux cas, il y a deux informations indispensables à connaitre :

  • la première est qu'il faut utiliser une version 32 bits de la distribution pour installer sur un Atom 330. Pour Ubuntu, vous trouverez cette version sur ce site.
  • la seconde est qu'il faut appuyer sur F12 lors de la mise sous tension de la machine pour accéder au menu de choix du support de boot et ainsi sélectionner le bon, lecteur CD/DVD externe, Clé USB ou Carte SD.

L'installation ne pose aucun problème, il a même été possible de réaliser les variations suivantes ;

  • Installer le système sur une carte SD, prouvant la faisabilité d'une machine sans disque dur.
  • installer des versions de type serveur pouvant tirer partie des deux interfaces réseaux pour être contrôleur de domaine et proxy filtrant.

Dans le cadre d'une installation pour un PC classique (de type Desktop), il reste une opération à réaliser manuellement; c'est l'installation du driver nVidia permettant de tirer tout le parti possible du circuit graphique inclus dans le chipset ION.

Normalement, la présence d'un chipset graphique nVidia ou ATI est détectée par les distributions Ubuntu qui proposent de remplacer le driver Open Source, très performant en 2D, mais un peu à la traine en 3D, par la mouture propriétaire. Dans le cas du ION, cet automatisme ne marche pas; il semble que ce circuit soit trop récent pour être détecté, même par la version 9.10 Karmic Koala.

Téléchargement

Il faut donc tout d'abord télécharger le driver le plus récent pour la plateforme ION sur le site de nVidia.

Aller sur le site de nVidia : http://www.nvidia.fr/ et y sélectionner le bon driver :

Drivers nVidia pour le chipset ION du Giada Cube N3

Au moment où j'écris ce guide, le Linux Display Driver x86 en est à la version 190.42, datée du 27/10.
Le fichier à télécharger porte le nom suivant : NVIDIA-Linux-x86-190.42-pkg1.run

Préparation

Il faudra ensuite en passer par la procédure simple, décrite dans la documentation Ubuntu francophone et que je résume ici.

Installer les paquets nécessaire à la compilation du pilote :

sudo apt-get install build-essential linux-headers-`uname -r` xserver-xorg-dev

Dans le cadre d'une première installatiuon, il n'y a pas de fichier de configuration du serveur X à sauvegarder, mais pour une mise à jour, il sera prudent de le faire :

sudo cp /etc/X11/xorg.conf /etc/X11/xorg.conf.backup

Vous pourrez ainsi le restaurer en cas de problème par :

sudo cp /etc/X11/xorg.conf.backup /etc/X11/xorg.conf

Passage en mode console

L'installation du driver doit se faire en mode console, sans l'aide de l'interface graphique. Il faut donc, après avoir fermé votre session X, basculer en mode console plein écran par Ctrl-Alt-F1 et se loguer.

Une fois dans votre session console, arrêtez le gestionnaire de fenêtre, soit de façon 'propre' :

sudo /etc/init.d/gdm stop

ou sudo /etc/init.d/kdm stop si vous utilisez KDE. Soit, si la manipulation ci-dessus echoue, par :

sudo killall gdm

ou sudo killall kdm pour KDE

Dans le cas d'Ubuntu Karmic Koala, depuis le noyau 2.6.31-16, cette manipulation ne suffit pas pour arrêter le serveur X, condition indispensable pour la compilation du pilote. Heureusement, il existe une méthode alternative simple, qui à l'avantage d'être la même que vous utilisiez Gnome ou KDE.

  • Redémarrez simplement votre machine et sur l'écran de sélection de grub, choisissez le dernier noyau en mode recovery;
  • Le démarrage en mode texte abouti à un menu de sélection proposant l'accès à un shell root, avec ou sans le réseau; sélectionnez l'un des deux;
  • Vous êtes root en run level 1, il faut monter au niveau 3 par la commande :

telinit 3

  • Au login, connectez vous avec votre compte et poursuivez par la compilation du pilote.

Compilation

La dernière étape consiste à compiler le pilote. Placez vous dans le répertoire où à été téléchargé le pilote (~/Téléchargements par défaut) et lancez le :

sudo sh NVIDIA-Linux-x86-190.42-pkg1.run

Voilà, redémarrez la machine :

sudo reboot now

Maintenant, à vous les effets graphique de Compiz et le décodage des vidéos HD avec une fluidité parfaite.

Je continuerais à écrire des billets sur cette petite machine au fur et à mesure des expériences que j'ai envie de lui faire subir:

  • Tester les capacités d'une version équipée de 4Go de RAM dans des usages graphiques et de montage vidéo pour juger de ses limites en ce domaine et voir quels publics pourraient s'en contenter.
  • Trouver un boitier faisant SAN en e-SATA pour faire un beau mariage; ou pourquoi pas en construire un avec (il y a 2 sorties SATA sur sa carte mère, et une seule est utilisée puisque le boitier n'offre la place que pour un seul disque).
  • Mesurer la consommation électrique d'une version avec un disque SSD (ou sans disque, puisqu'on peut le remplacer par une carte SDHC) et voir l'autonomie obtenue par une alimentation sur une batterie de camion (j'ai une vague idée qui germe pour une utilisation en afrique).

Note

[1] En ce qui me concerne, la petite famille des distributions dérivées d'Ubuntu suffit à mes besoins, avec son socle Debian qui est une garantie de qualité et de richesse applicative.

Publié le vendredi 27 novembre 2009 par Christophe Catarina